Les difficultés de l’expatriation chez l’enfant.

Read Time:4 Minute, 11 Second

[x_author title= »About the Author »]

[x_button shape= »square » size= »regular » float= »none » href= »https://www.meditsimple.com/practitioners/ms-lia-younes/355057″ title= »Book online with this health professional. It’s free. » target= »blank » info= »tooltip » info_place= »top » info_trigger= »hover »]Book online[/x_button]


  • Selon le Dr Lia Younes, psychothérapeute spécialisée dans l’enfant à Londres, les deux défis les plus fréquents et les plus importants chez l’enfant expatrié sont les chagrins et pertes non résolus et le besoin de trouver un sens d’identité personnelle et culturelle…

Elle-même fille d’expatriés, le Dr Lia Younes nous explique les difficultés spécifiques à ces enfants.

1. Les raisons qui entrainent des chagrins et pertes non résolus 

  • La peur de renier ce qui était bon dans son passé… L’enfant croit qu’en avouant ses peines et souffrances dues aux pertes qu’il a subies en quittant son pays, il néglige la joie et la richesse de son présent.

 

  • Il y a de nombreuses « pertes cachées »… et perte cachée veut aussi dire chagrin caché : perte de son monde ; perte de son statut ; perte d’un style de vie ; perte de possessions ; perte de relations ; perte des modèles (« role models ») ; perte de leur passé.

 

  • L’enfant ressent souvent qu’il a tout perdu à la fois : ses points de repères, le sens de sécurité et de compétence, les éléments qui le maintiennent en connexion avec son passé et leurs relations importantes, telle leur famille. Ces pertes cachées se font sans rite de passage et donc sans processus de deuil…

 

  • L’enfant ressent souvent un manque de permission d’exprimer son chagrin.

 

  • Un manque de temps pour laisser s’accomplir le processus de deuil : il faut absolument lui accorder un temps et un espace de transition
  • Un manque de réconfort : il est nécessaire de valider ainsi que d’aider l’enfant à comprendre sa peine et son chagrin.

    2. Le véritable défi de trouver son identité personnelle 

  • L’enfant a un besoin fondamental de construire des relations solides (qui durent dans le temps), et d’un sentiment d’appartenance (à une famille, une culture, une nation). Ceci peut être difficile si l’enfant est en mouvement et en transition.

  • 3. Les autres défis à relever quand on est enfant d’expatriés 

  • Ils sont souvent dans l’attente d’un retour dans leur pays de façon permanente. Ceci peut parfoisengendrer un refus d’integration dans la culture d’accueil, ainsi qu’un espoir qui peut souvent aboutir à une déception douloureuse.
  • Ils développent fréquemment une identité liée a un système, notamment à l’employeur ou au gouvernement auquel appartient le parent qui a été envoyé à l’étranger. Ils sont donc très conscients qu’ils représentent dans le pays d’accueil quelque chose de plus grand qu’eux.
  • Si l’enfant a vécu plusieurs expatriations, il développera souvent le sentiment d’être « sans racines » et « sans repos » (Third Culture Kids: Growing Up Among Worlds, Pollock & Van Recken, 2009). En effet, il aura developpé des relations avec chaque culture mais sans s’approprier pleinement l’une ou l’autre. Les deux questions les plus difficiles auxquelles il doit répondre sont donc: “d’où viens-tu?” et “où est ton chez-moi?” Effectivement, son “chez moi” est un lieu émotionnel et sentimental, basé sur des relations… et non un lieu géographique. Il développera typiquement plus tard un “instinct migratoire”. Le “chez-soi” est vécu comme temporaire. Par conséquent, son sentiment d’appartenance va vers ceux qui ont un vécu semblable au sien.
  • Expressions émotionnelles et comportementales différentes du chagrin ou du deuil non résolu dans l’enfant : colère, déni de réalité ou de souffrance, tristesse/dépression (qui ressemble plutôt à la colère et l’agressivité dans l’enfant), retrait/repli sur soi, rébellion, chagrin « transféré » sur celui d’autres personnes, chagrin « à retardement » qui apparaît dans leur vie adulte.
  • Une maturité précoce : plus autonome, il peut aussi paraître plus capable et plus en confiance parmi les adultes, par exemple. Il parle plusieurs langues et possède souvent une base de connaissances plus large… il apparaît donc souvent comme un mini-adulte.
  • Paradoxalement, apres plusieurs expatriations lors des ces années fondamentales de developpement, l’adolescence peut aussi être retardée.
  • Un possible sentiment de colère et de rancœur… mais aussi d’instabilité et d’anxiété. L’enfant, lui, n’a pas choisi de partir. Il ressent qu’il n’a aucun contrôle sur les situations de changement et de transitions, de perte et de chagrin. De plus, chaque membre de la famille s’engage dans une phase de transition délicate mais aussi à rythmes différents qui affecte chacun de façon différente. Ceci fait place a une période plutôt chaotique pour tout le monde.
  • Lors des périodes de transition où les repères du quotidien sont bouleversés, l’enfant expatrié est fragilisé et peut régresser: c’est à dire qu’il peut adopter à nouveau des comportements plus enfantins pour exprimer son besoin de réassurance de la part de ses parents.